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Enfant de Novembre

Enfant de Novembre

Bienvenue sur le blog de ToF', une escale dans sa balade labyrinthique.


Ronds de fumée (6)

Publié par EnfantdeNovembre sur 5 Août 2011, 03:08am

Catégories : #Ronds de fumée

Une légèreté nouvelle survole mon atmosphère inquiète. J’ai vu d’autres ronds, d’autres horizons. Commis d’étranges comètes, adouci ma luette. Jusqu’à la glotte. Parfois même, je crapote. Sans oser vraiment le dire, j’ai vécu des ronds heureux, des ronds bancals, des ronds du pire. Ça capote! J’ai cru connaître le pire, mais je ne sais rien de lui. Le pire, c’est qu’il reste à venir; il m’attend, me guette. Quand les bonnes heures expirent, c’est là surtout que j’aspire. Et dans le pire, un peu de meilleur.

 

Un rond de rose, un rond d’Éros.

Moment furtif au détour d’une circonstance bien menée, un soir d’hiver marcher à ses côtés. Elle: un éclat dans une ombre. Je fais des ronds dans l’air. J’ai les mains dans les siennes, et dans son obsidienne. L’hiver est chaud, ce soir. 

 

Un rond d’ennui.

Toujours, après l’élan. Je tourne en rond. Je fais des ronds de moi. Avec un peu de lumière, je fais même des ronds d’ombres! Le temps est long, rond. Mais seul, c’est bon. Je ronronne à votre intention mon mouron flexible.

 

Un rond de louange. 

Je suis un jeune freluquet qu’on reluque en laquais. Qu’on voudrait attirer avec un hochet. Des mots doux à la pelle, on me flatte, on me lorgne, me flagorne. Certes on ne tarit pas d’éloge quasi-panégyrique à mon sujet, ignorant que je rougis pour la seule raison de mon allergie à leurs flatteries rances, leurs flatulences. Mon rond est un lasso qui les lacère au mot de trop. Alors de leur malaise, éclabousse en masse la part d’ombre qui les motive. Et ça n’a pas trop bonne odeur…

 

Un rond de fêlure.

De « failure »… Côtoyer de la douleur, jusqu’à l’inextinguible.

 

Un rond de serviette.

Chez les grands de ce monde, je n’en aurai point, c’est admis. Dans le milieu des  poètes, j’aurais pu en avoir un; mais ma serviette est en papier, en forme d’oisillon. Au pays du pathos, j’aimerais autant n’en avoir point. Il n’y a guère que dans les détours improbables de mes errances solitaires que je retrouve, parfois par hasard,  quelque rond d’enfance que j’avais fini par oublier. 

 

Un rond qui tourne en rond, 

… qui tourne pas rond.

 

Un rond d’aile.

Certes je ne suis pas Boileau,

Mais parfois bois mon eau de pluie,

N’ai dans l’aile que plomb et pli,

Mais j’ai la plume dans la peau.

Je prends exemple sur l’oiseau

Qui d’un vol choie ses stimuli,

Certes je ne suis pas Boileau

Mais parfois bois mon eau de pluie.

 

Il s’agit de l’eau du ruisseau

Sec à présent de mes non-dits;

Que ton plumage me ravit,

À toi l’oiseau de mes ronds d’eau !

Certes je ne suis pas Boileau

Mais parfois bois mon eau de pluie.

 

Un rond de zéro.

Pour vérifier s’il fait des bulles…

 

Un rond de coton.

Écorché; de celui arraché au cocon, dévêtu de coton et langé dans l'étron; hors des vases communicants suggérés dans sa mine. 

Elle lui fait penser à un lapsus dérangeant un corpus. Une roulotte russe perturbant l'onde. Du temps où les zèbres étaient des tyrans, mais les géants doux en dentelle. La chaise propice au vertige me fit choisir le divan. Loin du néant mou des miroirs. Libre dans ses larmes comme dans ses gestes. Grain parmi les graviers saillants, dans le sang des naissances.

 

      Ecrit par T '

février 2011

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