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Enfant de Novembre

Enfant de Novembre

Bienvenue sur le blog de ToF', une escale dans sa balade labyrinthique.


De la disgrâce du narrateur

Publié par EnfantdeNovembre sur 26 Octobre 2009, 14:23pm

Catégories : #& autres essais

Ecrit le 9 mai 2008
***A la suite d'un texte de Baptiste Roux, “Le narrateur disgracieux” (qui faisait lui-même suite au "Canard exquis", texte collectif lui-même lancé après un commentaire d’Hosannam, sur un forum littéraire) ...

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18°Celsius.
Tof’ est lent, bien trop lent. Ce n’est pas son rythme.
Alors que chacun s’en remet au printemps revenant, oubliant les récents chagrins d’automne, et que personne n’a encore trouvé ça monotone, Tof’, lui, a oublié de se découvrir le dos. Il est encore en hiver, en automne plus souvent, parce que son coeur est ainsi: automnal. Ses printemps mettront des siècles à germer, à éclore, à pousser. A fâner.
Les automnes lui reviendront par cycles, éprouvés par lui comme des réminiscences douloureuses.

- Cesse de te complaire dans ta mélancolie! Tu n’es que le pauvre réceptacle de toutes les propagations humaines de mélancolie. Tu te crois plus beau avec ta tristesse! Mais ta tristesse n’est rien à côté des plus grandes joies de ce monde, de ces plus cruelles horreurs, aussi. Les Romantiques ont pris tes sens et tes sentiments en otage! Délivre-toi! Redeviens humble!

18° Celsius toujours.
XXIème siècle à peine. 02h07, heure de la Tempête. De ses tempêtes. Plus rien n’existera autant que cela a existé. Ah! Larmoyant pessimisme! Tu lui es parfois utile, mais souvent contraignant. Tof’ ne t’est pas fidèle, il ne te doit rien. Sinon ses larmes.

- Certes, je t’en remercie. Mais vois-tu, cher ami, mes yeux sont secs, ce soir. Oh, humides aussi, oui! Mais pas mouillés. Les fontaines sont épuisées, à sec. La chaleur des échos les a asséchées. Eloigne-toi, vilain pessimisme, et reviens quand le moment sera venu!

Les échos en question se mélangent, il virevolte, il a le vertige. 02h07 toujours. L’orage gronde, la nuit profite des Grands Sommeils pour laisser exploser sa colère, pour pleurer aussi. Les étoiles sont éteintes. La Lune n’existe plus. Il a peur. Tof’ aime l’orage, mais il est tard.

- Encore cette connerie de culpabilité enfantine, infantile, infantilisante: je reste éveillé si tard, je me lève si tôt! Je DOIS dormir! Mais je ne veux pas! Je veux écrire, me perdre dans les limbes labyrinthiques de mes ivresses et mes rêves fous. Demain, journée de quotidien raisonnable et raisonné, un autre temps, un autre moi!  Entre les deux, cette foutue “culpabilité culpabilisatrice”! Fi d’elle!! Je suis libre. Oh oui Liberté, je veux Te respirer, Te humer, Te boire jusqu’à plus soif. Je sens mes ailes qui vibrent, qui tremblottent. Mais je sais qu’elles ne peuvent pas se déployer encore totalement. Pas encore…
En attendant, je ne m’empêche pas de La goûter.

***

Lire les commentaires de ce texte:
- sur micdemboo
- sur le plum'art

***
Lire le texte de Baptiste Roux: "Le narrateur disgrâcieux"
Celui de Sophie Lucide: "Garce de narratrice"

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